L’ENVERS DU NANGA
Proposition d’exposition photographique / Ulysse Lefebvre
C’est l’histoire d’une ascension à 8 126 m d’altitude, au Pakistan. Mais ce n’est pas celle d’une alpiniste occidentale et médiatique telle que Sophie Lavaud.
L’ascension racontée ici observe tous ceux dont on ne parle que trop rarement. Des rives de l’Indus jusqu’au sommet du Nanga Parbat, les chauffeurs, porteurs, muletiers, cuisiniers, aides de camp, porteurs d’altitude et même policiers, sont autant d’acteurs essentiels à la réussite des expéditions commanditées par les occidentaux.
Sur les pentes du géant, neuvième sommet de la planète, ils sont Pakistanais d’Islamabad ou villageois habitants à quelques jours de marche du camp de base ; mais ils sont aussi Népalais, le plus souvent issus de l’ethnie Sherpa, connue pour sa résistance à l’altitude et ses compétences en alpinisme. Depuis des décennies, tous n’ont eu de cesse de servir les intérêts des alpinistes européens ou américains.
Pourtant, la nuance s’installe ces dernières années. Aux petites mains de l’ombre, mal payées, mal équipées, mal formées, peu protégées, s’ajoute aujourd’hui le rôle plus prépondérant d’une partie des acteurs locaux, népalais notamment, qui à la faveur de l’engouement porté par la star Nirmal Purja, ont récupéré une grande partie du business de l’himalayisme et ce sont professionnalisés, avec ses stars du devant de la scène et ses héros de l’ombre. Mais aussi ses rapports de force, notamment ici entre Pakistanais et Népalais.
Au-travers d’une quarantaine de photographies, leur histoire est celle des coulisses d’une expédition, l’envers du Nanga.
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Le contexte
Les photographies de cette exposition ont été captées dans quelques interstices de temps libre, pendant le tournage du documentaire Le dernier Sommet de Sophie Lavaud, par François Damilano pour Canal+. Le film suit l’alpiniste franco-suisse en route pour son 14e et dernier sommet de plus 8000 m. Ce reportage photographique est une autre histoire, celle des coulisses d’une expédition, celle des hommes de l’ombre de l’Himalaya.
L’expo
L’exposition existe sous forme de 40 tirages sur dibon, en trois formats : 40×60, 60×80 et 80×120. Elle est facilement transportable dans sa flycase.
Elle a déjà été présentée en tant qu’exposition principale au Festival international du film et du livre d’aventure de La Rochelle 2024 (11/2024).
Une version réduite a également été présentée sous différentes formes au festival Les écrans de l’aventure à Dijon , au festival Le Grand Bivouac à Albertville, aux Rencontres Ciné Montagne de Grenoble, en octobre et novembre 2024.
Vallée du Diamir, prenant sa source dans les glaciers du Nanga Parbat, avant de se jeter dans l’Indus.
Au village de Diamiroi, les villageois s’activent pour être embauchés en tant que porteurs ou muletiers.
Comme souvent, les enfants sont partouts, curieux, amusés et envieux devant les alpinistes pimpants.
L’arrivée au camp de base se fait sous la neige. Les équipements des porteurs et muletiers ne sont pas adaptés.
Imtiaz Hussain Sadpara est notre alpiniste pakistanais de référence. Il est pourtant totalement inconnu. Il a été embauché, en plus des porteurs de haute altitude Sherpas, pour assister l’équipe de tournage du film.
Né en 1987 dans le petit village de Sadpara, Imtiaz a gravi les échelons du métier de porteur avant de devenir porteur de haute altitude. Ce terme est utilisé pour désigner tous les non-occidentaux qui mettent les pieds à 8000 m. Pourtant, il est insuffisant pour désigner un personnage comme Imtiaz, qui a gravi les cinq 8000 du Pakistan sans oxygène, dans le cadre de son travail. Toujours chargé donc. Cette fois, Imtiaz va même jouer un rôle prépondérant en participant à l’équipement de cordes fixes des dernières sections de la montagne, jusqu’à 7600 m environ. Avant de poursuivre jusqu’au sommet et sans oxygène. Une fois de plus.
Pendant que la vie s’organise au camp de base, Sangay Sherpa emmène l’alpiniste Sophie Lavaud, jeter un premier coup d’oeil aux conditions dans la montagne. Le Népalais accompagne Sophie depuis de nombreuses expéditions. Il est devenu son compagnon de cordée privilégié sans qui Sophie « n’aurait pas pu réaliser ses 14 8000 » selon les propres mots de la franco-suisse.